Patty et Walter Berglund semblent former un couple modèle avec leurs deux enfants. Pourtant lorsqu’ils quittent le Minnesota pour s’installer à Washington, D.C. les fêlures, recouvertes par les années d’une vie bien réglée, apparaissent. La mère de famille ne parvient plus à cacher la névrose dans laquelle des années d’oisiveté, de désir inassouvi et de relations conflictuelles avec, Joey, le fils, l’ont plongée.
Joey, adolescent dont la faible personnalité semble ne se construire qu’à l’encontre de sa famille, finit par s’embarquer dans une officine trouble dont le commerce entre le Paraguay et l’Irak empeste des magouilles qui lient armée et industrie. Son histoire d’amour avec Connie, sa voisine un peu nunuche paradoxalement lui remet les pieds sur terre ; mais n’est-ce pas une capitulation ?
Que dire du père, Walter, écologiste qui en vient à travailler pour une fondation acquérant des terrains pour en exploiter les ressources naturelles, avec la vague promesse d’une protection à long terme ? Comment cet homme, follement amoureux de sa femme accepte-t-il la passivité de cette dernière et renonce-t-il au bonheur, jusqu’à ce que son horizon s’éclaircisse puis se bouche de nouveau. Pourquoi demeure-t-il aveugle aux sentiments qui lie Patty à Richard, son meilleur ami, guitariste peinant à trouver sa voie ?
Ce roman alterne les époques et brosse sans enthousiasme un tableau des Etats-Unis contemporains. Les personnages, tiraillés entre leurs envies politiques, sociétales ou amoureuses, renâclent face aux choix qui les sortiraient de la routine et de l’atonie. Aucun ne porte mieux que Walter le conflit que la réalité et le fatalisme opposent aux aspirations. Jusqu’où ces deux générations renonceront-elles à leurs envies pour embrasser sans passion la déliquescence d’une société ressemblant finalement dans ses reniements à la nôtre.
Cependant fallait plus de 700 pages pour traiter ce sujet ? L’impression parfois surgit au détour d’un chapitre, qui n’a apporté que peu d’eau au moulin de la réflexion, qu’il est décidément plus difficile de faire court que long. La dilution de l’intrigue nuit à l’ensemble plongeant son lecteur (en tout cas moi) face à un dilemme : Abandonné-je le roman ou le continué-je ?
J’ai choisi d’aller au bout, passant outre les personnages et les appels des autres livres de ma table de chevets et me délectant d'une nouvelle lecture en anglais.
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