Amis gastronomes qui rêvez de conjuguer au gustatif, temps en vogue chez les épicuriens, votre voyage, passez votre chemin ! L’Islande n’est point pour vous !
On chercherait en vain une spécialité digne d’exciter les papilles et que l’on tenterait de cuisiner au retour pour combattre la nostalgie d’après vacances. La plupart des produits sont importés excepté le poisson, le lait, quelques légumes cultivés dans des serres chauffées grâce à la géothermie, quelques bœufs et bien sûr les agneaux ; est-ce une explication ?
La saveur de l’agneau islandais embellit le médiocre paysage culinaire du pays, bien que le prix d’un beau morceau tutoie le mets de luxe. Magnifiques agneaux dont la chair tendre et parfumée rend hommage à leur liberté. Au fait, savez-vous pourquoi les moutons se promènent par trois ?
Autre découverte qui restera infiniment associée à l’Islande : le skyr. Le skyr est une spécialité laitière à base de lait écrémé, une sorte de fromage blanc épais, presque pâteux. Le caractère nourrissant du skyr en fait le compagnon idéal des randonneurs. Pour améliorer son goût somme toute assez fade, il est décliné en un nombre limité de parfums et principalement myrtilles, banane, fraise et vanille.
Le poisson fumé, dernier refuge de l’alimentation traditionnelle du pays, honore encore les tables. Nous avons goûté de la truite, du saumon (lax en islandais), de l’omble chevalier, et quelques autres que la mémoire oublie. Un pavé de saumon fumé, pas le genre de tranchettes que nous dégustons à noël avec l’affectation propre aux produits d’exception. Non, un bon gros morceau de plusieurs centimètres d’épaisseur !
Les pique-niques constituèrent l’essentiel des repas du midi et abusèrent du poisson fumé, du skyr et de quelques fruits. Le réchaud, pour lequel furent trouvé à l’agence de location de voiture AVIS des cartouches de gaz laissées par d’anciens voyageurs (et qui sera laiisé lors du départ), apporte un peu de chaleur à ces repas pris dans un climat rude. Pâtes, riz, semoule, rizotto, soupe fortifient le corps tout autant que l’esprit lorsque le vent souffle et que la température requiert les vêtements d’hiver !
Il arrive aussi de pique-niquer le soir, dans les chambres d’hôtel, grâce au réchaud, près de la fenêtre ouverte pour éviter que les odeurs ne trahissent trop ce repas improvisé.
- Je me souviens quand nous avons essayé le boudin islandais (blóðmör), à base de sang de mouton, qui dégagea une odeur dont, au matin, la chambre se souvenait encore!
Un réchaud dans une chambre d’hôtel ne fait pas partie des pratiques admises. Je crois même que c’est interdit. J’avoue cette faute pour un demi pardon !
- Que conseiller aux futurs voyageurs pour leur repas ?
- En premier lieu éviter les plats lyophilisés, pas pratiques et peu savoureux si le poids n’est pas le critère primordial. Ensuite, faire provision de féculents à cuisson rapide.
- Il faut aussi tester les soupes en poudre avant le départ pour vérifier leur qualité et leur absence de grumeaux avec le matériel prévu (par exemple, sans fouet, les soupes en poudre en génèrent souvent).
- Déguster du skyr et de poisson fumé au-delà du raisonnable.
On peut acheter de la nourriture dans toutes les stations service et il existe un réseau correct de petits supermarchés, dont la chaîne Bonus. Au cours de ces deux semaines en Islande, je n'ai pas vu de poissonnier, de boucher, de primeur. Quant aux boulangeries telles que nous les connaissons en France, en dehors de Reykjavik et Akureyri, je n’en ai vu qu’une seule.
Et le budget me direz vous? Les restaurants sont chers, le moindre plat se vend à 25€ (avant la crise financière, en tout cas) et, un repas normal à 45. Il faut compter 50 - 60 € par jour et par personne avec pique nique à midi.
Alors oui, l’Islande est bien le pays des gastronomes en culottes courtes … car quand ils grandissent, ils s’enfuient !