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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:38

riad sattouf retour au collègeRiad Sattouf est un chroniqueur dessinateur dans Charlie Hebdo, ce qui tend d’emblée à le rendre sympathique. Il observe son époque avec lucidité et avec ce brin de détachement amusé nécessaire pour rendre la justesse de ces observations dénuées de pédantisme.

Cette BD puise ses sources dans les mauvais souvenirs que l’auteur conserve de son séjour dans un collège populaire, pendant lequel il ne fut pas, loin s’en faut, le leader adulé de la classe.

Il choisit une immersion dans un collège favorisé que fréquente la population huppée d’un quartier aisé. Il essuie refus sur refus auprès de tous les établissements mais, l’adoubement de son projet par le ministère, rend soudainement accueillant les proviseurs réticents. 

L’auteur s’immerge rapidement dans la classe de 3ieme C et devient bientôt accepté par les élèves. Il note que ce collège présente les mêmes figures archétypales que tous les établissements. Il y a les leaders, et leur cour de jeunes filles éprises ; on y trouve les filles à la mode avec les derniers accessoires ; les filles ‘molles’ souvent d’un physique peu avantageux se regroupent ; les rebelles fort en gueule qui perturbent les cours et agressent verbalement professeurs et élèves, conscients parfois de leur impunité que leur donne ici l’argent de papa ; on fait connaissance avec le ‘club des pédés’ qui accueille les garçons sans assurance, méprisés des leaders et des filles, qui se font traiter de pédés et qui finalement, se reconnaissent dans ce groupe qui leur fournit au moins un sentiment d’appartenance à quelque chose. Riad Sattouf faisait semble-t-il aussi partie de ce club !

Les adolescents sont décrits avec une certaine tendresse sous une approche parfois caricaturale visant à dépeindre en une seule classe la typologie de tout un collège.

Un joli album qui me donne envie d’en découvrir d’autres.

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 08:40

gibrat le sursis T1Le sursis raconte quelques semaines de la vie de Julien,  jeune homme qui s’évade du train qui le conduisait au STO (Service du Travail Obligatoire). Il se réfugie dans un petit village dans les causses du Quercy, chez une tante, puis dans la maison d’un juif communiste, dont l’occupant a été arrêté.

Sa relation avec Cécile, qu’il a aimé et qu’il observe à travers les persiennes, lui fait éprouver passion et jalousie.

Gibrat peint magnifiquement ce petit village et les affrontements feutrés ou plus violents entre miliciens fidèle à Laval et résistants.  Le dessin est précis, réalistes et plein d’émotion ; la couleur rend à la fois la clarté des journées de soleil, la pénombre du refuge de Julien et les ombres de la nuit.  Une très belle BD en deux tomes.

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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 08:50

Le gourmet solitaire a été publié en 1997 au Japon par Jirô Taniguchi. La manga raconte le parcours gastronomique dans Tokyo et ses environs d’un homme qui fait de l’import / export. On y retrouve le superbe style graphique de Taniguchi, les dessins en noir & blanc qui fourmillent de détails.

Le gourmet solitaire raconte à la première personne une vingtaine de scénettes. Chacune est associée à un quartier de Tokyo ou une ville proches et qui en décrit la ou les spécialités culinaires. La promenade dans cet environnement est plaisante pour qui aime manger ou cuisiner ou simplement pour qui s’intéresse à la culture japonaise.

Le gourmet solitaire intègre les caractéristiques graphiques et narratives des mangas qui feront le succès de Taniguchi en France et notamment Quartier lointain, Le journal de mon père. Aventures lentes et poétiques vues à travers le regard d’un homme d’une quarantaine d’années. On est bien loin des histoires violentes ou niaises et souvent dessinées à la va-vite des mangas qui pullulent.

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