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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 07:39
Pride - Matthew Warchus

Réalisé en 2014 par Matthew Warchus avec Bill Nighy, Imelda Staunton, Paddy Considine, etc.

En cet été 1984, Margareth Thatcher, la dame de fer sur laquelle Renaud, transformé en chien, se soulageait, dirige avec fermeté le Royaume Uni. Elle veut fermer une vingtaine de mines de charbon qui ne rapportent plus de bénéfice. Le syndicat des mineurs vote la grève générale qui durera un an.

A Londres un groupe de gays et lesbiennes qui luttent pour affirmer leurs droits décide de soutenir les mineurs et quêtent pour recueillir de l’argent. Ainsi est fondé le mouvement « Lesbians and Gays Support the Miners», le LGSM. Ils choisissent un village reculé du Pays de Galles pour apporter leurs dons. Mais, la solidarité d’un groupe d’homosexuels n’est pas du goût de tous les mineurs, milieu viril dans lequel il ne fait pas bon s’afficher gay.

Ce formidable film nous plonge dans deux communautés éloignées malgré un combat finalement similaire pour qu’elles puissent vivre dignement. Il nous fait appréhender ce que fut ce régime qui mit à mal l’industrie britannique et qui, sous la toute puissance d’un libéralisme amoral, cachait mal son mépris des petites gens. Il est touchant de reconnaître, dans la souffrance de ces mineurs dépossédés du droit à gagner leur vie, mille et une histoires contemporaines. Les temps changent mais la violence des relations sociales et ma primauté du profit demeure.

Il nous fait pénétrer la communauté gay et les vexations, le mépris dont elle faisait l’objet. Entre les mineurs et les homos va cependant se nouer un dialogue comme une métaphore de la vie et de la solidarité.

On peinerait à reconnaître un rôle principal tellement le film met à l’honneur une galerie de personnages d’une grande justesse. C’est toute la force de ce cinéma anglais, héritier d’un Ken Loach, qui excelle dans ces drames sociaux, entremêlant la dureté des vies et un humour acerbe, ravageur. Humour, émotion, Histoire contemporaine, une reconstitution des années 80 dans laquelle on constate que si notre société a évolué positivement pour les homos, elle a poursuivi une approche sociale rugueuse dont l’humain a définitivement disparu au profit de l’argent.

Un film remarquable.

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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 07:35

lulu-femme-nue.jpgRéalisé en 2014 par Solveig Anspach, avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac, etc.

 

Lulu vient de rater un entretien d’embauche à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et alors qu’elle s’apprête à prendre le train, elle le rate, sans doute volontairement. Elle passe la nuit dans un hôtel modeste et finalement, décide de s’octroyer quelques jours de vacances, loin de ses trois enfants et de son mari agressif. 

 

Lulu (diminutif de Lucie, pas de Lucienne !)  va rencontrer des gens un peu en marge de la société, une vieille dame portant une lourde culpabilité, un homme presque marginal, accompagnés de ses deux frères et une employée de café martyrisée.

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Le film alterne efficacement les moments de doute et les instants lumineux, s’interrogeant sur la possibilité d’une parenthèse ou d’un renouveau. Si l’on passe au dessus de quelques invraisemblances, on trouve une belle envie de vivre et une étonnante capacité de changer.

 

Karine Viard est particulièrement remarquable.

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 07:28

philomena-stephen-frears.jpgRéalisé en 2014 par Stephen Frears, avec Judi Dench, Steve Coogan, Sophie Kennedy Clark, etc. 

 

Dans la campagne irlandaise, en 1952, Philomena Lee, est envoyée par ses parents dans le couvent de Roscrea. Elle pourra, à l’abri des regards, y mener sa grossesse à terme. Philomena travaille durement dans la buanderie, sous la direction des nonnes peu amènes. Elle n’est autorisée à voir son fils qu’une petite heure par jour mais un jour, il est donné en adoption à une riche famille.

 

Cinquante ans plus tard Philomena avoue ce secret à sa fille et, grâce à un journaliste, Martin Sixsmith, elle part à la recherche de ce fils.

 

Le film se base sur un fait historique, la mise en adoption par les institutions catholiques irlandaises d’enfants abandonnés ou nés hors mariage. On suit la quête de cette mère, croyante et pratiquante, on traverse ses espoirs et ses doutes. 

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Très beau film sur un sujet douloureux, traité avec un certain humour. Les comédiens assurent efficacement, sans sombrer dans le pathos, laissant le spectateur s’imprégner des magnifiques paysages sombres de l’Irlande. 

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 16:39

Suzanne-katell-quillevere.jpgRéalisé en 2013 par Katell Quillévéré, avec Sara Forestier, François Damiens, Adèle Haenel, etc.

Adolescente, Suzanne tombe enceinte. Elle décide de garder l’enfant. Son père, routier, et sa sœur, l’aident comme ils peuvent. Lorsqu’elle tombe amoureuse de Julien, une petite frappe à la gueule d’ange déchu, sa vie bascule. Suzanne est prête à tout abandonner, jusqu’à son fils. 

Un joli petit film, avec une Sarah Forestier convaincante dans les diverses époques que l’histoire traverse. François Damiens se révèle touchant en paternel décontenancé par la liberté que s’accorde sa fille, lui dont la vie réglée et contrainte n’offre que peu de joies.

Un beau sens de l’image et de la couleur pour un film qui ne s’imposera pas comme un classique, mais qui permet de passer un bon moment.

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 07:00

Inside-Llewyn-Davis---Ethan---Joel-Cohen.jpgRéalisé en 2013 par Ethan Coen, Joel Coen, avec Oscar Isaac, Carey Mulligan, Justin Timberlake, etc.

 

En 1961, dans le Village (comprendre Greenwich Village) à New York, Llewyn Davis tente de gagner sa vie en interprétant ses chansons folk. Il a bien enregistré un disque dont les invendus encombrent l’arrière boutique de son producteur, mais les engagements sont rares et souvent ceux de bars de deuxième zone.

 

Les rafales du vent froid hivernal balaient les rues et n’ayant pas même de quoi s’acheter un manteau, Llewyn squatte chez des amis ou des connaissances ; ils n’en peuvent plus de l’accueillir sur leur canapé. Pour rompre la série d’échecs, il décide de se rendre à Chicago rencontrer Bud Grossman, un agent et patron de salle de spectacle très influent.

 

Ce film brosse le portrait d’un perdant, qui foire tout ce qu’il entreprend, fait les mauvais choix, renonce à ses droits d’auteurs sur un futur tube, mais qui vit pour sa musique. Elle est d’ailleurs (comme dans Alabama Monroe) le cœur du film et on y découvre de belles chansons et de jolies interprétations. 

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Il y croit, llewyn, si ce n’est à son talent, du moins à son opiniâtreté à réussir. La marine marchande, il a déjà donné ; ça nourrit le corps mais non l’âme. Alors il entreprend et parfois, il se laisse aller à des colères ou des gestes que bientôt il regrette et doit ravaler son ego. 

 

On croit d’emblée à la sincérité d’Oscar Isaac qui habite le rôle. On s’amuse du chat roux qui ponctue de nombreuses scènes, le trouvant quand même bien calme pour accepter tous les trajets que lui impose Llewyn. 

 

Bravo pour ce beau film, et une caresse pour le chat (dont le nom lui correspond si bien !)

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 07:26

En-solitaire---Christophe-Offenstein.jpgRéalisé par Christophe Offenstein en 2013 avec François Cluzet, Samy Seghir, Virginie Efira, etc.

 

Yann Kermadec prend le départ du Vendée Globe sur le bateau de Franck Deville, suite à un accident de ce dernier. Il laisse aussi Marie, sa compagne et sœur de Franck, s’occuper de sa fille Léa ; Léa ne voit pas d’un bon œil Marie s’imposer dans sa maison et dans sa vie.

 

Lorsque Yann, en pleine mer, découvre un jeune homme monté clandestinement à bord, alors qu’il mouillait près d’une île pour réparer une avarie, la colère le submerge ; il risque la disqualification de cette course en solitaire.

 

On passe un moment agréable avec le bougon Kermadec, on essuie les grains, on tangue sur le pont glissant, on choque, on borde, on fait sécher le T-shirt au vent du large, bref on se croirait presque à bord de ces navires parcourant les mers, affrontant les vagues et les creux. C’est d’ailleurs la principale force de ce film que d’avoir été tourné sur un vrai bateau dans une mer tout ce qu’il y a de plus mouillée, avec un vent qui doit plus à Eole qu’à la fée électricité. 

 

Le réalisateur aurait sans doute pu davantage insister sur les conditions de vie à bord, notamment quand le froid glace les mains et transforme le marin en lutteur ; il aurait pu également davantage montrer l’importance qu’a pris la cellule de support à terre (analyse météo, calcul de la meilleure trajectoire).

 

Une faiblesse du film réside sans doute dans la petite mièvrerie entre Léa et Marie, totalement inutile. Mais avant tout, l’omniprésence de la publicité devient pénible. Bien sûr dans les courses, les bateaux sont nommés à longueur de commentaires du nom du sponsor principal : mais là, Tribord, Apple et surtout DCNS ! Je ne connaissais pas ce groupe que je pensais avoir été inventé pour l’occasion. Mais non, il s’agit d’une entreprise française ‘Un leader mondial du naval de défense. Un innovateur dans l’énergie’ comme dit son site internet. Présent de façon quasi permanente à l’écran DCNS s’est offert 90’ de publicité, à se demander si le réalisateur a cherché un sponsor ou si l’entreprise navale a cherché un réalisateur.

 

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 07:13

La-vie-d-Adele-Chapitre-1-et-2---Abdellatif-Kechiche.jpgRéalisé par Abdellatif Kechiche en 2013 avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche, etc.

 

Adèle a 15 ans et demeure avec ses parents dans un modeste pavillon de banlieue. Elle flirte avec les garçons, sans enthousiasme, alors quand elle croise cette fille aux cheveux bleus, qui se retourne sur elle, un désir confus s’empare de son esprit.

 

La violence des copines et des copains vis-à-vis de l’homosexualité conduit Adèle à taire sa passion naissante pour Emma, artiste peintre qui suit des cours aux Beaux-Arts. Elle oscille entre les convenances de son milieu et le désir qui s’empare de son corps. 

 

Le film foisonne de thèmes et d’allusions qui mériteraient un second visionnage. Des scènes très fortes l’émaillent, tellement prégnantes qu’elles mettent le spectateur à la limite du malaise, quasi voyeur ; la rupture et le restaurant. La mise en scène est parfaitement maîtrisée et les deux actrices sont parfaitement crédibles, avec une mention spéciale pour Adèle qui expriment avec une grande sincérité ses émotions. 

 

Les scènes de sexe, probablement nécessaires et qui ont contribué au parfum quasi sulfureux qui entourait le film (en plus des exigences du réalisateur dont les actrices se sont plaint) s’avèrent cependant bien répétitives ; Adèle possède un registre expressif qui se compte sur deux doigts et des gémissements à la limite du râle (avec la seule bande son on ne devrait pas être loin d’un film X). 

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Certes, l’opposition entre milieux artistique ouvert / tolérant et celui de la classe moyenne exigu / rétrograde pour intéressant fait un peu cliché et pour tout dire assez manichéen. Quant à la musique du film, la bande annonce laissait présager le meilleur grâce à une rythmique entraînante qui envahissait encore l’esprit des heures après (la très belle I follow rivers de Lykke Li) ; la réalité m’a déçu malgré le ‘On ne lâche rien’ de HK & les saltimbanks, dommage !

 

Vous ai-je dit que le film durait près de 3 heures ? C’est long. On ne s’ennuie pas vraiment, enfin pas longtemps, mais qu’est-ce que c’est long ! C’est pas mal mais c’est trop long. 45’ de moins renforcerait la dynamique du film. 

 

A voir, certainement, à revoir, sans doute ; mais bon sang que c’est long ! 

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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 08:00

Gravity---Alfonso-Cuaron.jpgRéalisé par Alfonso Cuarón en 2013 avec Sandra Bullock, George Clooney, Ed Harris, etc.

 

Le docteur Ryan Stone, experte médicale, répare le télescope Hubble lors d’une sortie extra-véhiculaire ; elle est accompagnée de Matt Kowalsky un astronaute expérimenté qui veut battre le record de durée de sortie dans l’espace. Un accident sur un satellite russe provoque à des milliers de kilomètres de là une explosion de débris dont l’orbite va croiser celles de la navette.

 

Stone et Kowalsky se retrouvent alors coupés de la navette et s’éloignent dans l’espace, sans contact avec la terre. Stone tourne sur elle-même dans un mouvement qu’aucun frottement ne peut arrêter. Il ne semble pas y avoir la moindre possibilité d’en réchapper, confrontés au silence des espaces infinis. La station spatiale chinoise, pourtant pas si lointaine, a du être évacuée.

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Sur la 3D bien maîtrisée et les images splendides se bâtit sans doute le succès du film. Il nous plonge dans l’immensité spatiale, donnant une idée fort juste des navettes, des stations orbitales, des sorties dans l’espace. Une partie du film aurait sa place à la Cité de l’Espace à Toulouse. Les débris en orbite, à l’origine de la catastrophe, constituent un problème majeur de l’industrie spatiale et pourraient rapidement rendre inaccessible certaines orbites.

 

Quant au scénario, mince comme une feuille de frêne, il contient bien quelques réflexions sur la destinée, sur la nécessité d’accepter son passé pour se transcender, mais bon, pas grand-chose à se mettre sous le scaphandre. 

 

Un film à voir pour ses images et pour sa belle 3D.

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 08:00

Eyjafjallajokull---Alexandre-Coffre.jpgRéalisé par Alexandre Coffre en 2013 avec Valérie Bonneton, Dany Boon, Denis Ménochet, etc.

 

Valérie et Denis sont séparés et doivent rejoindre leur fille qui se marie dans un petit village grecque. L’éruption du fameux volcan islandais contrarie leur plan et va les obliger à voyager ensemble. Comme ils se détestent, le voyage ne va pas être de tout repos.

 

La comédie se regarde sans déplaisir, bien qu’assez rapidement on se dise que ce ne sera pas le film de l’année, ni même sans doute celui du trimestre. Les deux comédiens en font vraiment des tonnes. Valérie Bonneton en méchante garce manque singulièrement de cet humour qui la rend plutôt sympathique dans la série ‘Fais pas ci, fais pas ça’. Danny Boon a renoncé, pour le bonheur des spectateurs, à ses mimiques de comique de one-man-show et s’en tire plutôt bien.

 

Il y a quelques situations cocasses (j’aime bien le bus d’Ezéchiel !) et comme il s’agit d’une comédie, la fin … non, je ne l’écrirai pas mais vous devinerez sans peine. 

 

Petit point de langue islandaise qui n’aura manqué de surprendre ceux qui ont voyagé dans cette merveilleuse île : Eyjafjallajökull nomme le glacier qui se s’étend sur le volcan. Le volcan s’appelle, lui, Eyafjalla. Même dans son titre, le film est approximatif.

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 16:09

Blue-Jasmine---Woody-Allen.jpgRéalisé par Woody Allen en 2013 avec Cate Blanchett, Alec Baldwin, Sally Hawkins, etc.

 

Jasmine à longtemps vécu dans le luxe. Mariée à un riche financier, elle habitait à New York un grand apaprtement et vivait de cocktails en réceptions. Mais lorsque cette belle histoire s’écroule, elle trouve refuge chez sa sœur Ginger, dans un quartier sans charme de San Francisco. 

 

L’opposition avec son ancienne existence frappe Jasmine, qui ne comprend pas comment sa sœur peut fréquenter un gars aussi populaire et peu raffiné, vivre dans un lieu si exigu. Partagée entre une irrépressible envie de retrouver un statut mondain et le besoin de gagner sa vie, Jasmine va finir par se perdre dans sa propre histoire.

 

Cate Blanchett tient le film à bout de bras ; elle incarne cette femme fragile avec une grande justesse, toujours crédible. Un mois après avoir vu le film, je n’en ai plus beaucoup de souvenirs. Rien que pour ça, je ne rejoins pas ceux qui le placent au même niveau que ‘Match point’.

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