de la littérature, de l'humour, des randos, du cinéma et un peu d'actualité sans langue de bois
Anna Smetkova est une serveuse Slovaque dans un bar de Prague. Agée d’une vingtaine d’année, elle a cette beauté des femmes slaves et cette joie de vivre que les habitants de Prague ont perdue depuis longtemps.
Elle va tomber amoureuse d’un étudiant membre d’un réseau de dissidents ; je vous laisse découvrir l’issue de cette histoire. Le récit s’étend sur plusieurs mois, avant l’envahissement de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie, et nous plonge par petites touches dans un pays attristé, où chacun se cantonne à une conversation sur les sujets les plus banals, par peur des ennuis. On y perçoit les difficultés de la vie quotidienne, le luxe que constituent quelques abricots, l’omniprésence de la police politique et des délateurs.
La singularité de ce roman tient beaucoup à son écriture à la deuxième personne du pluriel, en un voussoiement adressé à Anna par la patronne du bar. Il s’agit d’une longue lettre, qui raconte comment elle a imaginé la vie de la serveuse à partir de ce qu’elle en a réellement vu, de ce que les autres employés du bar lui ont dit (et notamment Thomas le serveur chef et Heinrich le pianiste Autrichien).
Plus que celle d’Anna, c’est finalement sa propre vie que raconte la patronne et les évènements que traverse Anna font écho à une jeunesse disparue, nostalgique et jamais oubliée.
Juste avant l’hiver ne laissera probablement pas une indélébile trace dans la littérature française mais il est agréable à lire.
Ce livre est sélectionné pour le prix Charles Exbrayat 2009