Ce deuxième roman d’Antonin Varenne entraîne le lecteur dans un milieu trouble que peuplent un flic obèse, un manouche qui se prend d’affection pour un bébé, des putes fuyant leurs macs, une haute société aimant le sado-masochisme, un poète naïf et amoureux.
Arthur Padovani, c’est le flic : 150 kg sur la balance, une propreté douteuse, un solitaire.
Nino Valentine, c’est le gitan : une allure de petite frappe, une vie en marge des gadgé
Antoine Bukovitch, c’est le poète : sans prétention, le cœur conquis par une fille de joie
Martin Delveau, c’est le représentant de cette classe sociale qui peut tout se permettre car ses amitiés lui assurent l’impunité
Les putes, ce sont Karine, Nathalie, Nicole et les autres, fourvoyées dans des vies sans issues
Antonin Varenne parvient à reconstituer l’atmosphère de ses personnages en quelques phrases, en peu de situations. Sa force réside dans sa facilité à nous plonger dans des vies crédibles. Il excelle aussi à rendre le langage de chacun, sans tomber dans les excès d’une Fred Vargas par exemple. Le langage de Nino, le manouche, s’enflamme et se tord, se découd et s’élève avec un grand plaisir.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule différence avec son aînée ; il n’installe pas de personnage récurrent et, cela en découle, ne se trouve pas dans l’obligation de les réussir à la fin du roman. Le suspens, bien sûr, savamment mené, évite les facilités que l’on sent venir des dizaines de pages à la ronde.
Ce polar tient toutes ses promesses.
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